Aïkido Senseis
« Je suis un avec l’univers, et je ne suis rien d’autre. Si quelqu’un s’oppose à moi, il
s’oppose à l’univers lui-même » – Morihei UESHIBA
Maître Ueshiba (14 décembre 1883 – 26 avril 1969) est le fondateur de l’aïkido. En adaptant les techniques guerrières ancestrales japonaises, il a contribué, avec Jigoro Kano et Gichin Funakoshi, à la conservation de ce savoir menacé d’oubli par la modernisation de la société japonaise.
Une de ses grandes motivations était de promouvoir la paix en enseignant un art accessible à tous et basé sur la négation de la violence, l’union des efforts (un des sens de aiki) et non leur opposition. Il était également un fervent croyant, adepte d’une secte shinto : l’Omoto Kyo.
Morihei Ueshiba est né de Yokoru et Yuki Ueshiba le 14 décembre 1883 (16 novembre sur le calendrier lunaire japonais) à Tanabé au Japon. C’était un enfant de faible constitution et souvent malade, mais très intelligent. Il étudie le chinois et la religion bouddhiste sous la direction d’un prêtre shingon. Il porte un intérêt marqué à la prière et la méditation. Pour se renforcer physiquement, son père le pousse à pratiquer le sumo et la natation dès l’âge de 10 ans.
En 1901, il part à Tôkyô, où il ouvre une librairie papeterie, en fait, une simple échoppe ambulante. Il étudie le ju-jutsu au Tenshin Shinto-ryu sous la direction de Tokusaburo Tozawa. De nouveau malade, il retourne à Tanabé. Il s’astreint alors à se forger un corps neuf et solide en pratiquant les exercices physiques les plus durs. Quelque temps plus tard, il épouse Itogawa Hatsu.
A 20 ans, il réussit à s’engager dans un régiment d’infanterie malgré sa petite taille (1,56 m), où il apprend le combat à la baïonnette (juken jutsu). Il participe à la guerre russo-japonaise en Manchourie. Il quitte l’armée en 1906, et retourne à Tanabé.
En 1910, le gouvernement japonais lance un projet pour repeupler Hokkaido. Ueshiba décide de partir en 1912 avec sa famille et un groupe de 80 personnes. Ils fondent la ville de Shirataki. La vie est très dure, l’hiver très long, les récoltes mauvaises. Mais la détermination de Ueshiba motive les colons.
C’est à cette époque que Ueshiba rencontre Sokaku Takeda, maître de l’école Daïto de jujutsu (daito ryu jujutsu, héritière du clan Takeda). Ueshiba l’invite à rester chez lui pour devenir son disciple et Takeda lui enseigne son art.
En 1919, il apprend que son père est gravement malade. Il abandonne ses terres à maître Takeda et part pour Tanabé. En route, il entend parler de Onisaboro Deguchi.
Il ouvre le dojo « Ueshiba Juku » pour les adeptes de cette religion. Il y développe sa propre idée du budo. Sa notoriété grandit, son art prend les noms successifs de Daito ryu ju jutsu, puis Daito ryu aïki ju jutsu, et aïkijujutsu en 1922. Pendant cette période, il aura souvent la visite de Maître Takeda.
En 1924, il décide de suivre maître Deguchi en Mongolie pour fonder une communauté utopiste, centre spirituel pour l’amour et la fraternité universelle, selon les principes de l’Omoto Kyo. Durant ce voyage, il a sa première illumination (satori) : il a le sentiment de sentir les coups avant qu’ils ne lui soient porté, sous la forme d’un éclair blanc. Sans adhérer à cette notion mystique, on peut dire que Ueshiba avait atteint un niveau de maîtrise des arts martiaux qui lui permettait de ne laisser aucune ouverture dans son attitude, et d’anticiper de manière quasiment instinctive les attaques qui lui étaient portées, ce qu’attestent de nombreux témoignages. Six mois plus tard, après d’innombrables difficultés, le gouvernement chinois les fait emprisonner. Ils évitèrent d’être fusillés grâce à l’intervention du gouvernement japonais.
Deguchi Sensei a introduit l’espéranto à Omoto en 1923. Vu que Ueshiba Sensei (aikido) et Deguchi Sensei (Omoto) ont vécu pendant 20 ans ensemble comme des frères, on peut supposer que Ueshiba Sensei a entendu parler de l’espéranto. Interrogé sur cette question à Bâle en Suisse en 1989, son petit-fils Ueshiba Moriteru a répondu: « Cela se peut. »
Certains auteurs avancent que Maître Ueshiba aurait étudié un art martial chinois interne, le Bagua zhang (ou Pakua chang) lors de son périple dans ce pays et s’en serait inspiré pour le développement ultérieur de sa discipline (une telle affirmation n’enlève cependant rien à son génie créatif propre). Bien informé, l’expert français Georges Charles indique notamment, dans son livre « Hsing I Chuan » (ou Hsing I Ch’uan), que des experts chinois auraient enseigné le Pakua à Maître Ueshiba. Il cite les noms de ces experts fameux et évoque les similitudes entre les deux disciplines. L’argument est-il convaincant ? Des preuves concrètes de cette assertion semblent encore manquer mais la question historique mérite d’être posée.
De retour au Japon, maître Ueshiba reprend son entraînement, développant son art, le Ueshiba Aïki Jujutsu, qu’il renomma aïkibudo en 1930, puis Kobu budo. Sa réputation s’étend à travers tout le Japon. De grands maîtres d’art martiaux viennent le voir pour le défier. Jigoro Kano, le fondateur du Judo, envoie ses meilleurs élèves étudier l’art martial qui deviendra l’aïkido en 1942. Il est invité à faire de nombreuses démonstrations dans tout le Japon, et entre autres, devant la famille impériale. Il donne des cours à l’académie de police militaire.
Au début de la guerre au Japon, en 1942, maître Ueshiba part à Iwama près de Tokyo. Il y pratique l’agriculture, et y parfait son art dans son dojo l’Aiki Dojo. Il fait également ériger un sanctuaire pour l’aikido: L’Aiki Jinja, aujourd’hui classé monument historique.
En 1948, les Américains, qui ont interdit toutes les pratiques martiales au Japon, autorisent la reprise de l’enseignement de l’aïkido pour son caractère de Paix et de recherche de vérité. L’Aïkikaï Foundation est officiellement ouvert le 9 février, dirigé par Kisshomaru Ueshiba, son troisième fils. Le dojo central de l’Aïkikai est le Hombu Dojo, situé à Tôkyô.
Le développement de l’Aïkido à travers le monde s’amorce alors, favorisé par l’esprit d’ouverture de la discipline et de nombreux contacts d’élèves à l’étranger. Koichi Tohei, 9e dan et pratiquant de la première heure, est envoyé aux États-Unis pour enseigner l’Aïkido. De nombreux maîtres le suivront dans différents pays. Après 14 ans d’enseignement comme disciple privilégié du Maître, Shoji Nishio fonde sa propre école d’Aiki Toho Iaido et devient Maître de la Fédération Japonaise de Iaido tout en continuant à intégrer d’autres disciplines sans cloisonnement. Nishio Sensei dispense également son enseignement à l’étranger où il est un émissaire très populaire et adulé par ses élèves en France, en Allemagne, en Suède et au Danemark, ainsi qu’aux États-Unis.
Maître Ueshiba acquiert le titre de O’Sensei (« grand maître », maître dans le sens « professeur ») et continue à perfectionner l’aïkido à Iwama.
En 1969, maître Ueshiba tombe malade. Il meurt le 26 avril 1969 emporté par un cancer foudroyant, attribué aux séquelles des retombées radioactives[2]. Deux mois plus tard, Hatsu, sa femme, meurt à son tour. Son fils Kishomaru Ueshiba prendra sa suite.
Moriteru Ueshiba, petit fils du fondateur, est l’actuel Doshu, ou Maître de la Voie. Il continue, avec l’aide des grands maîtres à travers le monde, à développer l’aïkido, et à diffuser l’esprit de maître Ueshiba dans son message de Paix.
« Je serai heureux si vos efforts ne s’arrêtent pas à la technique et vous font découvrir le sens profond de l’aïkido qui vous fais Un avec l’univers » – Nobuyoshi TAMURA
Nobuyoshi TAMURA est né le 2 mars 1933 à Osaka et nous a quitté le 9 juillet 2010.
Il débute la pratique du Judo et surtout du Kendo au collège, sous la direction d’un ami de son père, lui même enseignant de cet art.
Particulièrement attiré par le Zen durant sa jeunesse, il devient adepte de la macrobiotique fondé par Georges OHSAWA.
Après le décès de son père, Nobuyoshi souhaite devenir totalement indépendant.
Il découvre l’aïkido en 1952 et reçoit l’aide de nombreuses personnes, parmi lesquelles Seigo YAMAGUCHI. Ce dernier doit retourner dans sa ville natale pour se marier et lui propose d’habiter sa maison jusqu’à son retour, prévu un mois plus tard. De retour avec son épouse, Maître YAMAGUCHI lui suggère de deveniruchi-deshi afin d’avoir un toit et le couvert.
Le jeune TAMURA écoute son conseil et intègre l’aikikai Hombu Dojo, le 5 août 1952 en tant qu’élève interne. Il suit principalement l’enseignement du Doshu Kisshomaru UESHIBA et de Kisaburo OSAWA, et devient rapidement l’un des disciples les plus proches du fondateur Morihei UESHIBA. Durant plusieurs années, il accompagne O Sensei dans la majorité de ses déplacements et est son partenaire privilégié pour les démonstrations publiques.
Il est nommé shodan le 13 mars 1955. Devenu instructeur au Hombu Dojo, il enseigne également au US Navy Special Service Center de Yokohama ainsi que dans d’autres dojos de Tokyo.
Le 25 octobre 1959 il est promu 5ème dan.
En 1961, il partage avec Koichi TOHEI, l’honneur d’accompagner le fondateur à Hawaï lors de sonpremier voyage hors du Japon.
En 1964 Nobuyoshi fait la rencontre d’une nouvelle pratiquante, Rumiko au hombu dojo, et l’épouse peu de temps après. Ayant prévu de découvrir l’Europe durant son voyage de noces, il est missionné par l’aikikai pour étudier le fonctionnement de l’Aïkido en France au travers des structures associatives.
A son arrivée à Marseille, il est accueilli par Maître NORO et Maître NAKAZONO. Ce dernier l’invite à Paris et le laisse enseigner dans son dojo. Après onze années passées à l’aikikai de Tokyo, Maître TAMURA décide de s’installer définitivement en France. Il adhère à l’ACFA créée par NORO, puis il rejoint les groupes adhérents à la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées (FFJDA) en 1971.
Par l’intermédiaire de NAKAZONO Senseï et du cercle de macrobiotique, TAMURA Senseï fait la connaissance du Maître Zen Taisen DESHIMARU et devient son ami.
Shihan 7ème dan et Délégué officiel de l’Aïkikaï So Hombu, le style de Maître TAMURA devient de plus en plus représentatif. Ce dernier participe à la fondation de l’Union Nationale d’Aïkido (UNA). Puis en 1973, il établi le programme des épreuves techniques et pédagogiques pour l’obtention du Brevet d’Etat de professeur d’Aïkido. Collaborant avec Hiroo MOCHIZUKI et André NOCQUET, il créée en 1975, une “Méthode Nationale d’Aïkido” adaptée aux attitudes et à la mentalité française.
En 1982, Maître TAMURA se prononce pour la séparation de la F.F.J.D.A. et la création de Fédération Française Libre d’Aïkido (F.F.L.A.). Puis en 1985 la F.F.L.A. devient la Fédération Française d’Aïkido et de Budo (F.F.A.B.). Logiquement il est nommé Directeur Technique National. Animant de nombreux stages à travers l’europe, il établit des liens en Allemagne, en Italie, au Portugal, au Royaume Uni, en Belgique, en Suisse, en Suède, en Russie, etc…
En 1989, il reçoit la visite du Doshu Kisshomaru UESHIBA venu le féliciter à l’occasion du 25ème anniversaire de son arrivée en Europe.
En septembre 1995 TAMURA Shihan inaugure son dojo personnel à Bras, dans le var. L’inauguration officielle (dojo biraki) du « Shumeikan dojo » à lieu en présence de son ami Masando SASAKI, prêtre Yamagake San’in Shinto et Shihan 8ème Dan de l’aikikai de Tokyo.
En 1999, il reçoit la médaille de chevalier de l’ordre national du Mérite.
Si Maître TAMURA enseigne dans le monde entier, il dirige en France, un stage tous les mois de la saison en alternant les régions. Depuis la fin des années 90 à 2008, un stage annuel international à lieu à Paris au mois de mai, réunissant environ huit cent pratiquants venus de toute l’Europe !
Durant l’été TAMURA SHIHAN donne, de 1978 à 2009, trois stages internationaux d’une semaine qui réunissent plusieurs centaines de pratiquants à Lesneven (en juillet), Saint Mandrier (fin juillet-début août) et à La Colle sur Loup (en août).
En janvier 2010, il anime son dernier stage international à Compiègne.
Nobuyoshi TAMURA nous quitte le 9 juillet 2010, à l’âge de 77 ans.
TAMURA SHIHAN a consacré sa vie depuis 1964, à construire l’Aïkido européen. Appelé « sensei » par respect par ses élèves, il fut l’un des enseignants d’Aïkido les plus influents et populaires en Europe et dans le monde. Connu pour son efficacité et sa virtuosité technique, TAMURA Sensei est aussi l’auteur de trois ouvrages. Les deux premiers « Méthode nationale d’Aïkido » et « Aïkido » sont des ouvrages techniques, aujourd’hui épuisés. Le troisième « Etiquette et Transmission » est un ouvrage sur l’esprit et le cœur de l’Aïkido.
«Ayant la responsabilité du dojo du fondateur de l’Aikido, je me dois d’enseigner les techniques telles qu’il me les a transmises»
– Morihiro SAITO.
L’élève qui fut rebaptisé, par O’Sensei, « Morihiro » signifiant « Gardien ». SAITO Sensei, 9e Dan Aikikai, fut l ‘élève à qui le fondateur donna à son décès la charge de poursuivre, dans son Aiki-Dojo, situé à Iwama – Japon-, l’enseignement de l’Aikido.
Morihiro (Morizo) SAITO est né le 31 Mars 1928 dans un village de la préfecture d’ibaragi.
Comme de nombreux enfants japonais, le jeune Morihiro étudie le Kendo à l’école. Parti vivre à Tokyo, il pratique le Karaté au dojo Shudokan situé dans le quartier Meguro. Son entraînement est de courte durée car son employeur, les chemins de fer nationaux japonais, le transfère dans le bourg d’iwama, situé dans sa préfecture natale d’ibaragi.
Souhaitant poursuivre ses études martiales, Morihiro débute la pratique du Judo dans un dojo de la ville d’ishioka. Il pense alors que le judo pourrait être un complément pertinent à ses connaissances en kendo et en karaté.
Pendant l’été 1946, un instructeur de judo lui parle d’un vieil homme enseignant des techniques étranges dans la montagne près d’iwama. Morihiro décide alors de s’y rendre et rencontre pour la première fois Morihei UESHIBA.
Nous sommes après la fin de la seconde guerre mondiale et la pratique des arts martiaux est interdite par l’État Major Général des Forces Alliées (GHQ). Maître UESHIBA est officiellement retiré à Iwama, depuis 1942, dans sa résidence de campagne qu’il nomme Aïki-En (ferme Aïki). Avec son épouse Hatsu, il mène une vie simple, cultive du riz, élève des vers à soie tout en poursuivant le développement de son art avec l’aide des quelques élèves présents.
A son arrivé, le jeune SAITO est accueilli par Minoru MOCHIZUKI . Ce dernier lui montre le dojo puis le conduit dans une pièce ou Maître UESHIBA, accompagné de Tadashi ABE, le rejoint. O Sensei le regarde alors fixement et lui demande « pourquoi veux-tu apprendre l’aïkido ? ». Morihiro lui répond « j’aimerais apprendre si vous m’acceptez comme élève ! ». O Sensei lui rétorque « sais-tu ce qu’est l’aïkido ? » puis affirme « je t’enseignerais comment être utile aux autres et à la société avec cet art martial ». Puis il lui demande de venir le frapper, Morihiro s’exécute et se retrouve immédiatement projeté ! « Viens me donner un coup de pied ! » lui demande O Sensei avant de le projeter à nouveau, « viens me saisir ! » lui dit-il encore, alors que Morihiro est encore projeté, sa chemise et son pantalon se déchirent. O Sensei lui propose alors de venir s’entraîner au dojo, s’il le désire, puis quitte la pièce.
Les débuts en aïkido du jeune SAITO sont difficiles, il a alors 18 ans et doit supporter silencieusement une formation intensive et souvent douloureuse. Parmi la poignée d’élèves internes (uchideshi) présents se trouve Koichi TOHEI (Général , il atteindra le 10eme dan), de retour du front, Tadashi ABE, M. KASUGA et M. ISHIHARA ainsi qu’un petit groupes d’élèves externes (sotodeshi) rejoint par la suite par Gozo SHIODA et sa famille.
Aux chemins de fer nationaux du Japon, Morihiro bénéficie d’un emploi de temps comportant un jour de travail sur deux, ce qui lui permet de passer plus de temps aux côtés de Maître UESHIBA. Il est autorisé à participer aux cours du matin réservés normalement aux élèves internes. En plus des heures d’entraînement au dojo, il l’aide dans tous les moments de sa vie quotidienne dont de nombreuses corvées, du travail à la ferme et des prières chaque matin au levé du soleil. En échange, il a l’occasion unique de suivre la formation du fondateur, en particulier dans sa pratique aux armes.
La pauvreté, en cette période d’après guerre, rend la pratique de plus en plus difficile pour les quelques élèves du dojo d’iwama. Ces derniers doivent partir pour trouver ou garder leur travail et s’occuper de leurs familles. Au final, il ne reste plus que le jeune SAITO comme principal soutien et partenaire d’entraînement au Fondateur.
Morihiro est complétement dévoué à la famille UESHIBA. En 1951, pour le remercier de son aide dans la résolution d’une querelle de voisinage concernant un terrain, O Sensei lui offre une parcelle de terrain pour qu’il construise sa maison à côté de la sienne.
Morihiro épouse Sata le 8 janvier 1952. Naturellement, la cérémonie se déroule chez les UESHIBA. A la suite de son mariage la jeune femme se met également au service de la famille et prend personnellement soin de l’épouse d’O Sensei, Hatsu.
Vers la fin des années 50, SAITO Sensei est nommé shihan. Durant cette période, O Sensei lui délègue certains cours au dojo d’Iwama lors de ses absences et parfois même en sa présence. SAITO Sensei remplace également Koichi TOHEI dans son dojo d’utsunomiya à son départ pour Hawaï.
En 1961, il débute son enseignement hebdomadaire au Hombu dojo de l’Aikikai de Tokyo. Il est le seul professeur, hormis le fondateur lui-même, autorisé à y enseigner le travail aux armes (bukiwaza). Ses cours sont très populaires et beaucoup d’étudiants de Tokyo se réunissent le dimanche matin pour pratiquer le taijutsu, le ken et le jo sous sa direction.
Maître SAITO est promu 7ème dan à l’occasion du nouvel an 1962 (kagami biraki).
En 1968, Maitre UESHIBA lui attribue le grade de 8ème Dan.
Peu de temps avant sa mort, Maître UESHIBA confie à Maître SAITO sa succession à la tête du dojo d’iwama, ainsi que le rôle de gardien de l’Aïki Jinja, le sanctuaire de l’aïkido situé à proximité du dojo.
C’est la publication, en 1973, du premier ouvrage de ce qui allait devenir une collection de cinq volumes de livres techniques japonais/anglais nommé « TRADITIONAL AIKIDO » qui établie la réputation internationale de SAITO Sensei. Publiés avec l’aide de son élève et éditeur Tetsutaka SUGAWARA, ces volumes contiennent des centaines de techniques codifiées selon un programme détaillé comprenant le taijutsu, l’aiki ken , l’aiki jo (dont les fameux kata 31 et kata 13) et les kaeshiwaza (contre-techniques).
En 1974, il fait son premier voyage hors du japon pour diriger une série de stages en Californie. Peu de temps après, il prend sa retraite des chemins de fer après trente années de service. Libre de voyager et de consacrer tout son temps à l’aïkido, il dirige de nombreux stages aux USA, en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Parallèlement à ses voyages, de nombreux étudiants étrangers viennent s’entraîner et vivre dans le dojo d’iwama. C’est le cas notamment des de Stanley PRANIN et de Daniel TOUTAIN qui lui a introduit Iwama Ryu en France par après.
Le style d’aïkido pratiqué par ses étudiants est souvent désigné sous le nom d’Iwama Ryu, Cette forme d’aïkido met autant l’accent sur les techniques à mains nues que sur les techniques d’armes.
En 1989, Morihiro SAITO instaure un système de diplômes traditionnels « Mokuroku » sous forme de rouleaux calligraphiés. Ces diplômes, indépendant du système de grades de l’Aikikaï Hombu Dojo, sont destinées aux instructeurs du style Iwama Ryu.
Maître SAITO est promu au grade de 9ème dan le 8 mars 1992. A cette occasion, une cérémonie se déroule à Iwama en présence du Doshu Kisshomaru UESHIBA et de son fils Moriteru.
Après 56 ans consacrés à l’Aikido, SAITO Sensei s’éteint le 13 mai 2002 à Iwama, à l’âge de 74 ans.
Son père vieillissant, Hitohiro SAITO occupait depuis plusieurs années la position de responsable du dōjō d’Iwama et de gardien de l’aiki Jinja. Suite à un désaccord avec l’Aïkikaï Hombu Dojo, il se sépare de cette dernière en 2004 pour fonder l’Iwama Shin Shin Aikishuren Kai, dans le but de préserver l’enseignement de son père.
Morihiro SAITO, Shihan 9ème Dan, a vécu 23 années aux côtés du Fondateur. Il est de ce fait celui qui a étudié le plus longtemps sous sa direction. Il fut le seul véritable spécialiste des armes de l’Aïkido et sa méthode pour l’apprentissage de celles-ci est devenue une référence dans le monde entier. Expert incomparable pour sa pédagogie et sa précision technique, Maître SAITO mettait l’accent sur la relation existant entre le travail à mains nues et le travail aux armes. Faisant preuve d’une fidélité sans faille, il transmettait avec une rigueur absolue l’Aïkido transmis par Maître UESHIBA.
Les Témoins du passé. Quelques Ushi Deshis d'O'Sensei dont certains maintenant Disparus
Masamichi NORO
6eme Dan.
Arrivé en 1961, il a fortement contribué à l’expansion de l’aikido en France
1935-2013. Fondateur du Kinomichi
Shoji NISHIO
8ème Dan d’Aïkido
7ème Dan de Nihon Zendoku Iaïdo
4ème Dan de Judo
4ème Dan de Karaté
1927-2005. Fondateur de l’Aïkido Toho Iaïdo
Mitsugi SAOTOME
8eme Dan
Né en 1937. Ushi deshi de 1955 à 1969
Fondateur de l’ASU (Aikido Schools of Ueshiba)
Yoshimitsu YAMADA
8eme Dan.
Né en 1928, il entre à l’Aikikaï comme disciple (uchi deshi) en 1956